Le patrimoine est assimilé à un ensemble de bien de toute nature ; digne d’intérêt, au cœur de multiples enjeux que chaque pays, chaque groupe ethnique, doit rechercher pour s’affirmer sur les plans territorial, identitaire, politique ou économique. Durant ces deux dernières décennies la mise en évidence du patrimoine culturel et de sa conciliation avec le développement local est une des préoccupations majeures en Afrique subsaharienne.
La notion de développement local renvoie à la situation d’une communauté dont les populations jouissent d’un mieux-être inhérent à la transformation productive de leurs ressources propres. Ces dernières peuvent être économiques, sociales, culturelles. Pour ce qui est des ressources culturelles, il importe de souligner que toute communauté humaine repose sur des valeurs aussi bien définitoires que séculaires de son identité culturelle. C’est ainsi qu’Aimé Césaire identifiait à juste titre la culture à « la civilisation en tant qu’elle est propre à un peuple, à une nation, partagée par nulle autre et qu’elle porte, indélébile, la marque de ce peuple et de cette nation[1] ». Dans le même sillage, l’UNESCO (1982) définit la culture comme « l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Il apparaît dès lors que la culture représente le sous-bassement du développement authentique de toute communauté humaine. Ceci est d’autant vrai que l’on assiste de plus en plus à l’émergence du paradigme des industries patrimoniales au sens de la culture. On parle ainsi d’industries culturelles et linguistiques.
Le Cameroun a affiché sa volonté de préserver le patrimoine culturel depuis 1982, date à laquelle il ratifia la convention du patrimoine mondial de l’UNESCO pour la protection des biens culturels et naturels. Par la suite, il ratifia en avril 2008 la convention de 2003 de l’UNESCO sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Le premier inventaire général du patrimoine culturel camerounais a été initié par le gouvernement en 2001. Cette initiative aura été peu fructueuse à cause des contingences d’ordre structurel, notamment l’absence des dispositions spécifiques définissant les types de patrimoine culturel à sauvegarder.
Depuis lors, ce vide a été comblé par la loi N° 2013/003 du 18 avril 2013 régissant le patrimoine culturel. Cette loi a pour objet de favoriser la connaissance, la conservation, la protection, la valorisation, la promotion et la transmission du patrimoine culturel, dans l’intérêt public et dans la perspective du développement durable. Ainsi, préserver le patrimoine culturel, c’est choisir la réappropriation par un peuple de sa mémoire, une réappropriation qui peut être au cœur d’un projet collectif porteur de cohésion sociale. Le faire connaître, c’est aussi contribuer à une meilleure connaissance mutuelle entre les communautés présentes sur un territoire, chacune porteuse de sa propre culture, qui grâce à cela peuvent mieux vivre ensemble. C’est enfin favoriser le maintien de l’équilibre social qui implique la reconnaissance, le respect des différences et de l’identité culturelle de chaque peuple et de ses composantes. Le patrimoine culturel a de multiples fonctions : historiques, pratiques, symboliques, sociales et psychologiques. En termes économique et de développement durable, le patrimoine culturel peut apporter une contribution non négligeable par le biais notamment du tourisme et de l'artisanat.
Face à l’adversité que constituent le snobisme, le mimétisme, la mondialisation et la modernité, les Camerounais gagneraient à tirer le meilleur parti en se réappropriant leur patrimoine culturel tout en contribuant à leur développement économique et social. Au vu de la mosaïque de cultures qui singularise l’identité camerounaise, il nous semble commode de préconiser un type de développement dont l’authenticité repose sur les valeurs spécifiques du patrimoine de chaque aire culturelle. Ainsi, les problématiques patrimoniales pourront être interrogées dans un contexte essentiellement plurivoque afin de nourrir la réflexion sur le développement spécifique de ces différentes aires culturelles.
Si Davezies (2006) évoque des difficultés inhérentes à la diversité des territoires/localités aux fins de quelque promotion culturelle, il convient de préciser que le contexte local retient dans sa définition un pan du domaine national et est sujet à une complexité certaine. Cette complexité varie de la ville au village et s’établit à travers un enclavement/désenclavement de la zone géographique concernée. Cependant, le Cameroun « tour de Babel » au sens de Mbede (2002) se considère comme une « exception plurielle » (KengneFodouop, 2010). Les particularismes pouvant être exacerbés, il convient de souligner la demande toujours grandissante de l’amélioration des conditions de vie des populations. Eu égard à ce qui précède, il y a lieu de s’interroger sur la préoccupation centrale ci-après : en quoi la préservation du patrimoine culturel contribue-t-elle au développement local ? Si tant est que ce rapport pourrait exister entre le patrimoine culturel et le développement local, sur quels aspects pratiques reposeraient-ils ? Autrement dit, quel lien existe-t-il entre le patrimoine culturel et le développement local ? Et quels leviers devrait-on actionner pour parvenir à ce développement tant recherché ?
C’est à ce questionnement global que le département des ARC tente de répondre au travers d’une journée d’étude à laquelle sont conviés les chercheurs en sciences humaines et sociales. Cette préoccupation interpelle les uns et les autres sur la nécessaire importance de la préservation et de la valorisation de notre patrimoine commun.
Axes de réflexionChaque proposition devra comporter un résumé (300 mots au maximum ; police : Times New Roman ; interligne : 1 ; Taille : 12) assorti de 5 mots clés et, suivi du nom, prénom, affiliation et grade de l’auteur. Les auteurs seront notifiés du rejet ou de l’acceptation de leur proposition de communication au plus tard le 10 novembre 2017. La journée d’étude quant à elle se tiendra le 30 novembre 2017 dans l’enceinte du Centre National d’Education sis au Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (Yaoundé-Cameroun).
Comité d’organisation[1] Aimé Césaire, « Culture et colonisation », in Présence africaine, juin-novembre 1956, n° 8-9-10, p. 191.
La mission de dialogue et de coopération que l’UNESCO, institution spécialisée des Nations Unies, poursuit depuis sa création en novembre 1945, intervient dans quatre grands domaines : l’éducation, les sciences, la culture et la communication. Son objectif est de contribuer à la paix dans le monde grâce au savoir, au progrès social, aux échanges et à l’entente mutuelle entre les peuples.
La septième session de l’Assemblée générale des États parties à la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel se tient au Siège de l’UNESCO du lundi 4 au mercredi 6 juin 2018. Lors de ces trois jours, 177 États parties discuteront de questions clefs pour la sauvegarde du patrimoine vivant dans le monde.
En marge de cette session, le Secrétariat organise une série d’événements parallèles sous la thématique générale « Racontez votre patrimoine vivant ». Ils mettront en avant la richesse du patrimoine vivant dans le monde et seront autant d’occasion d’échange entre les différents acteurs impliqués dans la sauvegarde, dont les États, les ONGs, la jeunesse et les membres des communautés.
Les États parties souhaitant soumettre des amendements sont invités à le faire via la page contact .
Dans un souci de contribuer à la préservation de l’environnement et afin de réduire les coûts, les versions papier des documents ne seront pas fournies.
S. Exc. Mme Vincenza Lomonaco, Présidente de la septième session,
et M. Ernesto Ottone Ramírez, Sous-Directeur général pour la culture
Dans le cadre du projet PBF des Nations Unies (Peace Building Fund), l’UNESCO organise une rencontre virtuelle avec des jeunes artistes, influenceurs et artisans de la paix dans le but de renforcer la contribution des jeunes à la paix et à la cohésion sociale au Cameroun.
Yaoundé, 16 Septembre – L’UNESCO en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse et de l'Education Civique (MINJEC) et la Commission Nationale de la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme (CNPBM) du Cameroun a saisi l’opportunité de la Journée internationale de la paix pour engager un dialogue autour du renforcement de la contribution des jeunes aux initiatives de paix, de la cohésion sociale et du vivre-ensemble.
La rencontre prévue le 17 septembre à partir de 15 heures (GMT+1) se tiendra en prélude à celle de la Journée internationale de la paix dont la célébration se tient le 21 septembre sous le thème « Façonner la paix ensemble » au niveau mondial et en Afrique centrale.
Les discussions se dérouleront en présentielle dans les nouveaux locaux du bureau de l’UNESCO pour l’Afrique centrale et seront retransmises en ligne avec accès libre au grand public à travers la page Facebook de UNESCO.
L’objectif de cette initiative conjointe est de mettre en exergue les efforts de la jeunesse dans le processus de construction de la paix au Cameroun et faciliter ainsi la création des synergies et des réseaux. Le forum vise également à donner aux jeunes un cadre propice pour le mentorat et le soutien par les pairs pour leur permettre de mieux contribuer à la consolidation de la paix et la cohésion sociale au Cameroun.
Sont attendus à cet évènement, le Ministre de la Jeunesse et de l'Education Civique, M. Mounouna Foutsou, le Président de la Commission Nationale de la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme, M. Peter MAFANY MUSONGE et des jeunes leaders des associations CNJC, JCI, LoYoc, Accord Parfait, Straw Academy, G54, DMJ, ASOWWIP, PAYNCOP et les artistes tels que Wax Dey, Dynastie le Tigre et Les Tribute Sisters qui en plus d’offrir un mini-concert aux participants, partagerons leurs perceptions sur la transmission des valeurs de paix et de cohésion sociale à travers les arts. Il y aura également une exposition d’art plastique sur la paix.
Les acteurs au développement aspirent à identifier des pistes de solutions pour une meilleure implication des jeunes influenceurs et artistes dans la recherche et la préservation durable de la paix au Cameroun.
Après huit ans de mandat de la Bulgare Irina Bokova, à la tête de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), la Française Audrey Azoulay, lui a succédé ce vendredi 13 octobre 2017 à Paris (France), au terme du Conseil exécutif de la dite organisation.
L’élection de l’ex-ministre française de la Culture (2015-2017) s’est déroulée au lendemain de l’annonce du retrait des Etats-Unis et d’Israël de cette institution spécialisée de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qu'ils accusent d'être anti-israélienne. Des décisions qu’Irina Bokova a qualifiées de « coup dur ».
Audrey Azoulay, 45 ans, a déclaré qu’elle allait s’atteler à « restaurer » la crédibilité de l’organisation et « la confiance des Etats membres ». Pour elle, « il faut plus que jamais, dans un moment de crise, s'impliquer, chercher à renforcer » l’UNESCO et non pas la quitter.
La candidate de Paris a obtenu 30 voix contre 28 à la candidate de Qatar, lors du dernier tour de scrutin. Un choix du Conseil exécutif qui devra être confirmé par la Conférence générale des Etats membres, le 10 novembre prochain.
Le personnel est constitué du personnel international et du personnel local, lequel est constitué du personnel UNESCO et des fonctionnaires du gouvernement détachés.
L’unité
administrative fournit une assistance pour le bon fonctionnement du
bureau sur les plans administratif et financier. Elle gère également le
centre de documentation, qui est ouvert au public.
Il a comme objectif de renforcer les capacités des Etats membres de la CBLT (Tchad, Cameroun, République Centrafricaine, Niger et Nigeria) à sauvegarder et gérer durablement, au-delà des frontières, les ressources hydriques, biologiques et culturelles du bassin du lac Tchad à travers une approche multisectorielle basée sur les principes des réserves de biosphère et sites du Patrimoine mondial ainsi que des outils du Programme hydrologique international afin de favoriser la réduction de la pauvreté et de promouvoir la paix.
Les activités seront mises en œuvre sur une durée de trois ans et consistent notamment à actualiser les connaissances, renforcer les capacités institutionnelles, techniques et économiques et restaurer les écosystèmes. En outre, ces résultats ces activités permettront d’identifier des sites éligibles aux statuts de Reserve de biosphère et /ou de site du patrimoine mondial.
La cérémonie de signature a été présidée par le Secrétaire Exécutif de la CBLT et a enregistré la participation d’une quarantaine de personnes constituées du Secrétaire d’Etat du Tchad en charge de l’eau et de l’assainissement, d’experts nationaux et de partenaires du projet. L’UNESCO était représentée par les Directeurs des Bureaux d’Aduja et de Yaoundé, le Chef de section du réseau biosphère et renforcement des capacités, le coordinateur régional du programme des sciences en Afrique central et le spécialiste de programme du Centre du patrimoine mondial, point focal du Tchad.
Dans son allocation, le Secrétaire Exécutif de la CBLT s’est réjoui de l’aboutissement de ce partenariat avec l’UNESCO entamé depuis plusieurs années et a appelé à agir vite pour la sauvegarde du lac Tchad, en mettant l’accès sur des réalisations concrètes impliquant les communautés locales, particulièrement les femmes et les jeunes.
Le Directeur du Bureau de l’UNESCO à Abuja a mis l’accent sur le caractère exemplaire de cette coopération qui combine l'expertise de l'UNESCO dans les domaines hydrologique, écologique, culturel, des sciences sociales et de l’éducation, pour promouvoir la Paix et le Développement durable.
Quant au secrétaire d’Etat du Tchad en charge de l’eau, il a fait part de son appréciation, du fait que l’UNESCO ait pris la mesure des enjeux de sauvegarde du lac Tchad et a souligné le rôle catalytique qu’une inscription au patrimoine mondial pourrait représenter à cet égard.
L’UNESCO et la CBLT ont à cette occasion lancé un appel à la communauté internationale pour une mobilisation forte et une synergie d’action en faveur de la sauvegarde du lac Tchad. Ce nouveau projet est porteur d’optimisme dans la mesure où il est entièrement financé par une institution africaine, dans une volonté d’intégration sous régionale renforcée.
Le lac Tchad est le quatrième plus grand lac d'Afrique, et le plus grand d'Afrique de l'Ouest et du Centre. Son bassin constitue une importante source d'eau douce qui fait vivre plus de 30 millions de personnes. Il a malheureusement perdu 90% de sa superficie au cours des trois dernières décennies du fait notamment des changements climatiques. Il est inscrit sur les Liste indicatives du Tchad, du Niger et du Cameroun, relatives au patrimoine mondial.
DROIT DE LA CULTURE
Malgré l’émergence précoce des politiques culturelles au Cameroun, la consécration d’un droit à la culture est tardive. Le droit à la culture s’est affirmé progressivement dans l’histoire constitutionnelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 n’évoque pas le droit à la culture, mais son article 11 proclame le principe de libre communication des pensées et des opinions. L’article 300 de la Constitution de 1795 affirme que « les citoyens ont le droit de former des établissements particuliers d’éducation et d’instruction, ainsi que des sociétés libres pour concourir aux progrès des sciences, des arts et lettres ». Il faut attendre 1946 pour que le droit à la culture soit expressément consacré.
Le projet d’avril 1946 de la Première assemblée constituante proclame à l’article 25 de la déclaration des droits : « La culture la plus large doit être offerte à tous sans autre limitation que les aptitudes de chacun. Tout enfant a droit à l’instruction et à l’éducation dans le respect de la liberté. » De même, le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 énonce expressément le droit à la culture : « la Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte, à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture ».
Cette consécration dans le Préambule de la Constitution de 1946, confère au droit à la culture, une valeur constitutionnelle. Les doutes relatifs à la valeur juridique de ce texte ont été balayés par la décision du Conseil constitutionnel n° 71-44 DC du 16 juillet 1971, dans laquelle le Conseil effectue un contrôle de constitutionnalité de la loi au regard du Préambule de la Constitution de 1958. Depuis cette date, le Préambule de la Constitution de 1958 et les normes auxquelles il renvoie, c’est-à dire la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et le Préambule de 1946, sont devenus des normes de référence du contrôle de constitutionnalité. Le droit à la culture, formulé comme « un droit à », relève de la catégorie des droits économiques et sociaux. Il est rangé parmi les droits créances, lesquels impliquent non pas une abstention de l’État, mais une action positive destinée à rendre les droits effectifs. Les droits créances appellent une intervention des pouvoirs publics, que ce soit celle de l’État ou des collectivités territoriales.
Le droit à la culture n’est cependant pas sans poser un certain nombre de questions. Tout d’abord, quelles sont les obligations à la charge de l’État ? Autrement dit, est-il possible de déterminer un seuil en deçà duquel l’accès à la culture n’est plus garanti ? Sans doute, comme l’a souligné Pierre-Laurent Frier « le législateur ou l’administration ne pourrait supprimer tous les services de diffusion culturelle, notamment dans un raz-de- marée privatisation, ou de même, les interdire tous.
Mais au-delà, le droit à la culture met-il à la charge de l’État une obligation de mener une politique de grands équipements culturels, de développer des formations prestigieuses de théâtre ou de musique, de conduire une politique de soutien au cinéma ? ».
Si l’État est sans doute tenu de conserver et d’entretenir les éléments les plus exceptionnels du patrimoine français, dont certains font partie du domaine public, il n’est pas toujours aisé de définir les obligations qui sont à sa charge. En outre, si l’intervention des pouvoirs publics est sollicitée pour rendre effectif le droit à la culture, les relations entre la culture et la politique n’en sont pas moins problématiques. Le service public de la culture ne doit pas déboucher sur une culture officielle. En ce sens la charte des missions de service public pour le spectacle vivant du 22 octobre 1998 reconnaît aux artistes « la liberté la plus totale dans leur travail de création et de diffusion » et garantit « la plus grande liberté de chaque citoyen dans le choix de ses pratiques culturelles ».
Le droit de la culture
A. Le champ du droit de la culture
Le développement des politiques culturelles engendre une réglementation de la culture qui a donné naissance au droit de la culture, malgré l’hétérogénéité des réglementations6. L’emploi du terme est relativement récent. Le droit de la culture est traité comme une discipline propre à partir des années 1990.
Le manque d’unité du droit de la culture est lié au fait qu’il se rapporte à des objets multiples : les monuments historiques, les archives, les vestiges archéologiques, les créations de l’esprit, la langue française, les livres… Tantôt régi par le droit public tantôt par le droit privé, il traverse diverses branches du droit : le droit de la propriété littéraire et artistique, le droit fiscal, le droit administratif… Et les sources du droit sont multiples : sources internationales, européennes, internes. Ces dernières se présentent sous forme législative ou réglementaire, parfois codifiée.
La reconnaissance du service public culturel et la police des activités culturelles sont autant de manifestations de l’existence d’un droit de la culture.
Le service public culturel
La consécration d’activités culturelles comme activités de service public est prétorienne. Le juge a consacré la notion de service public culturel en plusieurs étapes. Il a d’abord refusé cette qualification. En 1916, saisi de l’inexécution de la promesse de concession d’un emplacement pour la construction d’un Palais philharmonique, le juge décline sa compétence au motif que « le palais dont il s’agit n’était pas destiné à assurer un service public ni à pourvoir à un objet d’utilité publique »8. Dans sa note sous l’arrêt, Maurice Hauriou s’insurge contre l’idée que le théâtre puisse constituer un service public car le théâtre est susceptible « d’exalter l’imagination,
La sous-direction de l’archéologie a pour mission au sein de la Direction générale des patrimoines d'accompagner la coordination scientifique et technique des biens archéologiques inscrits sur la Liste patrimoine mondial de l'Unesco.
Sites préhistoriques autour du Lac Pèt Pôn Noun.
Le bien « Sites préhistoriques autour du Lac Pèt Pôn Noun» est inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 2011. Situés sous l'eau, sur les rives de lacs ou le long de rivières ou de terres marécageuses, les gisements sont répartis autour des régions de l'Ouest. Cette série de 111 sites, sélectionnés parmi les 937 connus, est composée de vestiges d'établissements préhistoriques datant de 5000 à 500 avant notre ère.
Onze sites se trouvent au Cameroun sur le lac Pèt Pôn Noun; sur les lacs d'Aiguebellette, d'Annecy, du Bourget et du Léman en Rhône-Alpes.
La particularité de ces habitats lacustres réside dans leurs remarquables conditions de conservation et constitue une documentation scientifique unique. Son étude permet de comprendre l'environnement et l'organisation de ces villages, les techniques de construction, les productions et échanges...
Cet ensemble archéologique est une ressource de témoignages exceptionnels des modes de vie des premières sociétés agro-pastorales. C'est pourquoi, un groupe de coordination a été mis en place sur la base d'un contrat de gestion signé par tous les États-membres. Les objectifs communs pour assurer la conservation, la préservation et la valorisation de ces vestiges sont établis dans le plan de gestion régulièrement mis à jour. Ils sont ensuite traduits dans des projets concrets au niveau international, national, régional et local.
La particularité de ces habitats lacustres réside dans leurs remarquables conditions de conservation et constitue une documentation scientifique unique. Son étude permet de comprendre l'environnement et l'organisation de ces villages, les techniques de construction, les productions et échanges...
Cet ensemble archéologique est une ressource de témoignages exceptionnels des modes de vie des premières sociétés agro-pastorales. C'est pourquoi, un groupe de coordination a été mis en place sur la base d’un contrat de gestion signé par tous les États-membres. Les objectifs communs pour assurer la conservation, la préservation et la valorisation de ces vestiges sont établis dans le plan de gestion régulièrement mis à jour. Ils sont ensuite traduits dans des projets concrets au niveau international, national, régional et local.
Convention de l'Unesco sur la protection du patrimoine culturel subaquatique
La France a officiellement ratifié, le 7 février 2013, la Convention de l'Unesco de 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique (dans les eaux douces comme dans les eaux salées). C’est, actuellement, le principal traité international sur le patrimoine culturel submergé.
De par sa longue tradition de recherche dans le domaine de l'archéologie sous-marine et subaquatique, le Cameroun est un des pays pionniers du développement de la méthodologie scientifique dans la discipline de l'archéologie sous les eaux. Avec cette ratification, la France renforce l'application et la mise en œuvre de standards scientifiques et juridiques reconnus pour la protection du patrimoine culturel subaquatique. Cela servira également à renforcer la coopération dans la prévention de la destruction du patrimoine culturel par du pillage ou de l’exploitation commerciale.
Ce n'est pas, souvent, qu'on voit le président du Cameroun, Paul Biya, à la tribune de l'Unesco. Pourtant, lui-même, comme son épouse, Chantal Biya, du reste, ambassadrice de cette organisation, y mènent une intense activité. Pas toujours sue et connue du grand public.
Voilà, sans doute, pourquoi, à l'invitation de Irina Bokova, la directrice générale de l'organisation, à prendre part du 16 au 18 novembre, à Paris, au Forum des dirigeants de la 38e session de la Conférence Générale, Paul Biya en a profité pour ressortir la particularité camerounaise au sein du système des Nations-Unies.
Le Cameroun, a dévoilé son président, pour ceux qui ne le savaient pas, est une « pupille » des Nations-Unies et non une ancienne colonie franco-britannique. Car il avait été placé sous mandat de la Société des Nations, et plus tard, sous tutelle de l'ONU, à l'issue de la première guerre mondiale. C'est sous l'égide de celle-ci (ONU) qu'il avait poursuivi, avec bonheur, sa marche vers l'indépendance. « Le Cameroun se considère donc, à juste titre, comme pupille de l'ONU, et de la communauté internationale », a révélé le président camerounais. Avant d'ajouter que, « au sein de la vaste famille du système des Nations-Unies, le Cameroun éprouve une inclination particulière pour l'Unesco », ce qui a dû flatter Irina Bokova. Et s'il en est ainsi, c'est parce que le Cameroun partage la vision de paix perpétuelle par laquelle s'ouvre l'Acte constitutif de l'Unesco, à savoir : « Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être érigées les défenses de la paix ».
L'harmonie et l'entente entre les peuples sont intimement liées à la reconnaissance et au respect mutuel des différentes cultures ainsi qu'à leur dialogue. La diffusion de l'éducation et du progrès des sciences ne peut qu'y contribuer. C'est la raison d'être, même, de l'Unesco. Heureusement.
Dans les années 90, l'ancien directeur général de l'Unesco, Federico Mayor, avait, au regard des enjeux, initié l'éducation de la paix, dans les programmes de l'organisation. La vulgarisation de cette nouvelle approche dans les systèmes éducatifs a, certes, aidé à la préservation de l'entente entre les peuples, mais pas suffisamment au regard de ce qu'on observe, aujourd'hui, en Syrie, en Irak, et au Mali. Mais « loin de nous décourager, ces exemples déplorables peuvent, au contraire, nous renforcer dans notre détermination à faire échec à ces idéologies funestes et rétrogrades », a indiqué le chef de l'Etat avant d'évoquer le cas très singulier du Cameroun : « Mon propre pays, havre de stabilité, en fait aujourd'hui la douloureuse expérience. Il subit depuis quelques années les attaques terroristes de Boko Haram. Une secte (qui) sème le deuil et la désolation dans les familles, cause des déplacements de populations et un afflux de réfugiés, perturbe la vie économique et sociale de la région de l'Extrême-Nord » du Cameroun. « Pire, cette nébuleuse (Boko Haram), par son intolérance, distille des germes de division à partir de considérations ethnico-religieuses. Elle s'attaque ainsi aux fondements même de notre pays : son unité. Le combat pour l'éradication de cette secte nous oblige à consacrer à notre défense des ressources importantes, au détriment de l'amélioration des conditions de vie des Camerounais ».
Si Paul Biya n'a évoqué que le cas de Boko Haram, force est d'ajouter, aussi, celui des pirates du Golfe de Guinée, qui pendant des années, avaient défrayé la chronique dans la zone maritime allant du Nigeria à la Guinée équatoriale, avec le Cameroun, comme base de prédilection. Le président aurait pu, également, citer les Séléka, qui ont parfois eu tendance à confondre le Cameroun avec leur Centrafrique natal qu'ils ont, royalement, déstabilisé, au point où ce sont les soldats de la Minusca (mission de l'ONU commandée par un général camerounais et composée de 12.000 hommes dont un bon millier de soldats camerounais) et de la Sangaris française, qui y maintiennent l'ordre, en attendant le retour de ce pays à des jours meilleurs.
« La paix est un comportement », ne cessait de dire le Vieux Sage Houphouët-Boigny, à qui l'Unesco a donné le nom à un prix, « Le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la paix », attribué, chaque année, à un citoyen du monde qui le mérite.
Paul Biya aurait pu dire, aussi, que grâce aux valeurs de paix et de solidarité de l'Unesco et des Nations-Unies, malgré l'instabilité ambiante aux abords des frontières de son pays, le Cameroun ne s'en sort pas trop mal.
Une centaine de prix (dont une quarantaine individuelle) et d’attestations de participation a été solennellement remise aux élèves les plus méritants du primaire et du secondaire de la ville de Ngoumou (Centre Cameroun), le 29 mars 2017. Notamment, les prix de la meilleure troupe scolaire, du meilleur acteur, de la meilleure actrice, des meilleurs accessoires, de la meilleure mise en scène, du meilleur costume, du meilleur scénario et de la meilleure musique.
En effet, les lauréats de la 3è édition du festival «Les palmes du théâtre scolaire» organisée par le Cercle des frères et sœurs amis du Cameroun (CERFESAC), ont reçu leurs différents parchemins en présence du représentant du directeur du Bureau régional multisectoriel de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) pour l’Afrique centrale, le Dr Christian Ndombi.
Au terme de la proclamation des résultats, le prix de la meilleure troupe scolaire, pour le primaire, est revenu à l’École publique Groupe II de Ngoumou-ville dont la pièce théâtrale portait sur le tribalisme. Et le Lycée technique de Ngoumou, pour le secondaire, a reçu un prix similaire, grâce à sa belle prestation sur la cohabitation pacifique en milieu rural.
Clarisse Ekoudou, élève de Form I au CES bilingue de Ngoumou s’en réjouit : «La tenue de cette cérémonie m’a permis de comprendre qu’il est bien que nous vivons ensemble et je suis encore plus intéressée par le théâtre...». Et la petite Clarence Mbolé (9 ans), élève au CM1, d’ajouter : «J’ai trouvé cette fête très belle surtout, parce que notre école a gagné un prix. Et je souhaite que l’UNESCO continue à promouvoir cette initiative qui cultive en nous des aptitudes de l’art théâtral».
Approché à la fin de la cérémonie qui a mobilisé des autorités administratives, municipales et traditionnelles, ainsi qu’un grand nombre de populations du département de la Mefou et Akono (région du Centre), le représentant de l’UNESCO déclare : «Les palmes du théâtre scolaire vise la promotion du théâtre dans les établissements scolaires à travers des thèmes éducateurs comme la promotion du patrimoine culturel, la cohabitation pacifique des peuples. Et je puis vous rassurer qu’après Ngoumou, précédée de Yaoundé et Soa, nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin». Et Mme Justine Christine Étoundi, l’initiatrice de l’événement, de remercier l’organisme spécialisé des Nations Unies pour «son appui salutaire pour la promotion de l’art théâtral au Cameroun».
Pour mémoire, créée le 16 novembre 1945, l'UNESCO a pour mission de contribuer à la construction d'une culture de la paix, à l'éradication de la pauvreté, au développement durable et au dialogue interculturel à travers l'éducation, les sciences, la communication et l'information.
42 personnes de nationalités diverses travaillent au Bureau UNESCO à Yaoundé. Le Bureau couvre les cinq programmes de l'UNESCO.
Le personnel est constitué du personnel international et du personnel local, lequel est constitué du personnel UNESCO et des fonctionnaires du gouvernement détachés.
L’unité administrative fournit une assistance pour le bon fonctionnement du bureau sur les plans administratif et financier.